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Avec 206 sélections, trois participations à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™, deux médailles de bronze aux Jeux Olympiques et de nombreux trophées glanés avec le Canada, Diana Matheson a un CV bien rempli.
À 38 ans, l’ancienne joueuse explore se penche désormais sur son après-carrière depuis qu’elle a raccroché les crampons en juillet dernier. “J’ai eu une belle carrière, mais aussi quelques blessures, alors j’ai décidé d’arrêter. J’ai depuis repris les études, auxquelles je me consacre à plein temps”, confie-t-elle à FIFA.com.
“J’essaie d’en apprendre le plus possible sur le football et son écosystème, de façon à déblayer le terrain pour mes prochaines activités. Je sais que je veux faire partie du monde du football féminin, mais je ne sais pas encore quelle fonction j’exercerai.”
Dans cette recherche, l’ex-internationale pourra compter sur le soutien du Programme pour la Promotion des Femmes aux Postes de Direction du Football mené par l’UEFA, qui en est déjà à sa troisième édition.
“Je ne sais pas vraiment ce qui m’attend, je crois que nous sommes toutes dans ce cas-là”, concède l’ancienne milieu de terrain, auteure du but pour la médaille de bronze aux Jeux de 2012 à Londres.
“J’ai eu des instructeurs de grande qualité. Tout le monde avait déjà reçu une formation sur le leadership, mais le niveau d’enseignement était extraordinaire. Ne serait-ce que parce qu’on a réuni 30 femmes du monde entier pour discuter de leurs situations respectives. À bien des égards, chacune de nos trajectoires est unique, mais nous avons aussi tant en commun car nous participons toutes au développement du football féminin. Le programme a largement dépassé mes attentes.”
Matheson a été marquée par la rencontre avec des participantes issues de tous horizons, qui sont pour elle une source d’inspiration, notamment celles originaires du Moyen-Orient ou d’Afrique, où le combat pour le développement du football féminin fait face à des défis d’une tout autre nature qu’au Canada.
“C’était très stimulant. J’ai pu entrer en contact avec des femmes du monde entier, qui s’engagent toutes pour la même cause. Je sais que je pourrai les contacter à l’avenir, quand je me déplacerai à l’étranger. Je pourrai les revoir pour parler de nos vies et du football.”
Etablir un réseau et le développer, c’est un des piliers du programme pour la promotion des femmes aux postes de direction du football.
Quelles sont les qualités d’une bonne dirigeante et en quoi se distingue-t-elle des autres ? Pour Matheson, c’est par certaines compétences, qui se cultivent sur le terrain et en dehors.
“Quand on pense leadership, on pense à un chef charismatique et à un leader qui donne de la voix. Mais c’est loin d’être la réalité. Un des points qu’on nous a rappelés pendant tout le programme, c’est l’importance de l’authenticité. Il faut rester fidèle à ce que l’on est et veiller à toujours agir avec authenticité, parce que les autres voient bien quand ce n’est pas le cas. Il y a mille façons de diriger, mais il faut toujours rester fidèle à soi-même”, explique la Canadienne.
“On nous a aussi rappelé à quel point il est important de connaître ses points forts, mais également que nos qualités en tant que meneuses peuvent devenir des défauts dans certaines circonstances. Pour réussir, il faut avant tout être conscient de cet état de fait, afin de s’appuyer sur ses points forts, mais aussi savoir s’en détacher lorsqu’il le faut.”
Matheson en est convaincue : plus il y aura de femmes à des postes de direction dans le football, plus celui-ci sera prospère. Des progrès remarquables ont été réalisés ces dix dernières années, à l’image des parcours de Sarai Bareman (Directrice du Football Féminin de la FIFA) et de Nadine Kessler (Responsable en Chef Football Féminin de l’UEFA). “Tout évolue si vite. Les dix prochaines années s’annoncent passionnantes”, se réjouit Matheson.
“Je reviens de vacances au Costa Rica, pays hôte de la prochaine Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, et, à l’aéroport, les télévisions diffusaient du football féminin. Il y a dix ans, on n’aurait jamais imaginé qu’il puisse y avoir du football féminin à la télévision au Costa Rica. Aujourd’hui, on en voit partout. L’écart entre le football masculin et féminin est en train de se resserrer. Ça ne peut qu’être bénéfique pour notre discipline.”